Archive pour la catégorie “Les FAI”

antenne GSM

Les objections formulées par les trois opérateurs mobiles en place à l’encontre de l’attribution de la quatrième licence 3G au futur Free mobile ont finalement été rejetées par le Conseil d’Etat, dont la décision a été communiquée mardi en fin d’après-midi par l’Arcep. La procédure d’annulation intentée par Orange, SFR et Bouygues Télécom se voit donc rejetée.

Les opérateurs mobiles en place estiment que la procédure d’attribution de la quatrième licence 3G revêtait plusieurs irrégularités. Ils contestent notamment le prix de la licence (240 millions d’euros), mais aussi l’existence même de la procédure ; dénonçant une « distorsion de la concurrence » au profit de ce dernier.

Le Conseil d’Etat a d’après l’Arcep rejeté en bloc ces arguments. Concernant le prix, il a notamment estimé que le « montant de la redevance fixe due par le quatrième opérateur à 240 millions d’euros n’était ni sous-évaluée ni discriminatoire par rapport au montant versé en 2001-2002 pour les trois opérateurs mobiles en place (619 millions d’euros), en raison notamment de la quantité de spectre plus faible dont il dispose et de son entrée sur le marché mobile avec un retard d’une dizaine d’années sur ses concurrents ». Les plages de fréquence accordées à Free sont en effet moins importantes que celles dont disposent aujourd’hui Orange, SFR ou Bouygues.

« S’agissant de la procédure d’attribution proprement dite, le Conseil d’Etat a confirmé qu’elle s’était déroulée conformément aux principes de transparence et d’objectivité et que les conditions de l’autorisation d’utilisation de fréquences accordée à Free Mobile n’étaient pas discriminatoires au détriment des trois opérateurs mobiles existants », indique encore l’Arcep.

Une nouvelle victoire pour Free, deux mois après que la direction de la concurrence de la Commission européenne, saisie pour les mêmes recours, a déjà tranché en sa faveur.

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Hadopi & Free

Suite au refus de Free d’envoyer les mails d’avertissement de l’Hadopi à ses abonnés, le ministre de la Culture avait annoncé la semaine dernière des sanctions contre l’opérateur en indiquant qu’un « décret précisera incessamment les sanctions prévues dans ce cadre ».
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Or une telle mesure pénale ne peut être mise en place si rapidement. Une directive européenne instaure en effet une obligation de notification aux services de la Commission européenne de tout projet de texte relatif à des services de la société de l’information.
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Benoit Tabaka, juriste dans la revue Legipresse explique dans cette dernière que si le décret est notifié à Bruxelles, s’ouvrira « une période de statu quo de trois mois pendant laquelle [l’État membre] est tenu de reporter l’adoption de ce texte ». Une période durant laquelle chaque État membre a la possibilité de faire valoir ses remarques.
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Même s’il existe bien une procédure d’urgence pour ne pas se voir imposer ce statu quo, celle-ci exige une « situation grave et imprévisible qui a trait à la protection de la santé des personnes et des animaux, à la préservation des végétaux ou à la sécurité et à l’ordre public, notamment à la protection des mineurs». Autant dire que le gouvernement aura du mal à justifier cette procédure rarissime.
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La dernière solution pour le gouvernement sera de ne pas notifier cet amendement à Bruxelles, mais il prendrait alors le risque de le voir attaquer en justice par Free. Dans tous les cas, cet amendement ne pourrait être rétroactif et Free ne pourrait donc être sanctionné pour son obstruction actuelle.

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L’équipe de FreeGo nous informe qu’il vient de mettre en ligne le setup 4.5. Celui-ci devrait être la dernière beta de l’application avant le lancement officiel. Bien connu de la communauté des Freenautes depuis plusieurs années déjà, FreeGo simplifie l’accès à vos données personnelles Free. De plus, cet outil vous permet en un clic d’être informé de l’état du réseau, des innovations de votre fournisseur d’accès, de tester votre débit, de consulter vos e-mails et bien plus encore.

L’équipe de Free Go sera attentive à vos remarques qui permettront de dénicher d’éventuels bugs. N’hésitez donc pas à participer à l’amélioration de cette nouvelle version de FreeGo en faisant des retours dans les commentaires de cet article.
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Téléchargez le dernière version Beta de FreeGo

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Si le gouvernement confirme que des négociations sur le montant de l’indemnisation de l’identification des abonnés ont bien lieu, il précise qu’elles concernent seulement les FAI ayant concrètement envoyé les mails d’avertissement. Ce qui exclut de fait Free.

Le bras de fer entre Free et le gouvernement à propose des modalités d’application de la riposte graduée est loin d’être terminé. La semaine dernière, une information du Point laissait entendre que le ministère de la Culture avait cédé aux exigences du FAI afin de débloquer la situation.

Rappelons que Free bloque l’envoi des emails de la Hadopi à ses abonnés. L’opérateur a en effet toujours déclaré qu’il ne bougerait pas tant que le financement des procédures d’identification ne seraient pas prises en charge par l’Etat, conformément à la loi.

Selon le Point, l’État qui ne voulait rien savoir, aurait accepté d’indemniser Free à hauteur de 65 centimes par internaute identifié. Cette indemnisation devrait, en principe, être appliquée aux autres FAI.

Exclu des négociations

Ce financement pourrait alors se monter à 32 500 euros par jour si on se base sur les objectifs du gouvernement, à savoir 50 000 adresses IP identifiées par jour…

Mais ce week-end, le ministère de la Culture a en partie démenti ces informations. Il explique que des négociations ont bien lieu sur ce sujet, mais seulement avec les FAI ayant concrètement relayé les emails de la Haute Autorité. Traduction : si dédommagement il y a, il ne s’appliquera que si les FAI jouent le jeu, ce qui n’est pas le cas de Free.

« Le ministère dément le montant et confirme qu’il est bien en négociation avec les FAI sur le montant des indemnités. Mais seuls les FAI qui ont envoyé les mails d’avertissement sont associés, cela n’inclut donc pas Free », peut-on lire dans le quotidien 20 Minutes.

Qui cèdera le premier, telle est la question. Free de son côté estime toujours être dans son bon droit en refusant de relayer les mails, dans le même temps, le gouvernement indique qu’un décret sera publié pour détailler les sanctions liées à ce refus.

En attendant, les discussions entre Free et le gouvernement semblent se poursuivre. « Il y a de la bonne volonté de la part de l’Hadopi et de Free », poursuit le ministère de la Culture. « Nous sommes en discussion étroite avec Free, ça se passe bien, nous terminons ensemble quelques ajustements de précision juridique qu’ils estiment nécessaire, je ne pense pas que ça dure bien longtemps », ajoute Eric Walter, secrétaire général de la Hadopi.

Des propos nuancés par le site Electron Libre qui affirme que « ses services discutent bien avec les opérateurs, mais pas avec Free »…

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La nouvelle Freebox V6 sera t-elle commercialisée avant la fin de l’année ?

Xavier Niel avait annoncé que la sortie de la V6 se ferait avant novembre tout en refondant son offre.

En attendant, le buzz continue. La freebox V6 a même un blog dédié qui centralise l’ensemble des informations officielles ou non à son sujet mais aussi tous les pronostics.

Google recense 35 600 résultats sur le mot-clé « Freebox V6 » : les freenautes s’impatientent et sont fébriles de la moindre information au sujet de la nouvelle box.

Le blog « Freebox-v6, imaginez votre prochaine Freebox » centralise l’ensemble des informations à son sujet.

Du point de vue officiel, l’information est plutôt maîtrisée, Free cultive le secret sur la Freebox V6. Fin août, réagissant aux résultats financiers du groupe Iliad, Thomas Reynaud annonçait sur BFM radio l’arrivée d’une « nouvelle innovation autour de l’ADSL » dans les mois prochains…

Peu de temps après l’annonce de Thomas Reynaud, Maxime Lombardini, directeur général d’Iliad confirmait lors de la présentation des résultats du groupe l’arrivée avant la fin de l’année 2010 d’une « innovation majeure », la nouvelle génération de Freebox.

Le buzz était lancé. Officiellement, la Freebox V6 sera plus rapide et sera équipée de Femto-cell. On reste sur notre faim…

Ce blog dédié à la V6 propose un historique de l’ensemble des Freebox mais aussi toutes les idées design et techniques imaginées par la Freenautes.

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Free vient de faire évoluer son service d’assistance par mail. Dorénavant, il faudra entrer ses identifiants Free avant de pouvoir envoyer un mail à l’assistance. Auparavant il fallait entrer son numéro Freebox, son code à 6 chiffres ainsi que son adresse mail. Avec ce nouveau système d’authentification, ces informations sont désormais entrées automatiquement.
Il vous sera ensuite demandé l’objet de votre demande dans une menu déroulant (Facturation, fonction wifi, pages perso, service de télévision…). Ne vous restera plus qu’à rédiger votre demande. La réponse sera envoyée sur votre adresse mail de contact.

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Frédéric Mitterrand s’est félicité ce jour que la réponse graduée portée par l’Hadopi soit aujourd’hui une réalité. Il fustige cependant Free qui refuse d’envoyer les mails d’avertissement, tant que la convention prévue par la loi ne sera pas signée avec l’Hadopi. « Le revirement de Free, qui a décidé lundi de ne pas transmettre, à ce stade, à ses abonnés les messages d’avertissement, en violation formelle de ses obligations légales, est inacceptable. Cette situation, que le ministre condamne fermement, doit prendre fin dans les meilleurs délais. » a indiqué le ministre de la Culture. « Les lois « Création et Internet », qui ont posé le cadre indispensable au développement à long terme d’une offre légale abondante et de qualité, seront appliquées. Un fournisseur d’accès qui ne se conforme pas à ses obligations légales devra donc en supporter les conséquences judiciaires et financières. Un décret précisera incessamment les sanctions prévues dans ce cadre. »
Toutefois, ainsi que le précise Numérama, rien ne dit que ce décret suffira sans une réforme de la loi « La loi prévoit que les e-mails sont envoyés par l’Hadopi « sous son timbre et pour son compte, par la voie électronique et par l’intermédiaire (des FAI) », sans autre précision. Or elle ne prévoit non plus pas la publication d’un décret ou d’un arrêté pour fixer les règles de cette intermédiation sur l’envoi des e-mails, entre l’Hadopi et les FAI. C’est pour cela que Free a proposé cet été la signature d’une convention, mais que rien ne l’oblige à s’exécuter. »
Dans tous les cas, avant que ce décret n’entre en action, il se sera écoulé plusieurs semaines. Free pourra donc continuer à résister jusque là.

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Si depuis son annonce de ne pas envoyer les mails d’avertissements de l’Hadopi, Free s’est mis à dos les majors de la musique, les autres FAI ou les représentant du gouvernement, a contrario, il rassemble derrière lui les abonnés et les anti-Hadopi.
C’est ainsi que le président de Debout la République (DLR), Nicolas Dupont-Aignan (ex-UMP), qui a vivement combattu la loi Hadopi a appelé ce jour à resister. « Il y a deux moyens pour éviter l’application de cette loi scélérate : que le consommateur favorise des fournisseurs qui ne collaborent pas et que l’électeur sanctionne les députés qui ont voté la loi », a expliqué mercredi le député de l’Essonne à l’AFP.
Il appelle, dans un communiqué, les « consommateurs à résister » à cette « loi scélérate » en favorisant les fournisseurs, comme Free, qui refuseraient de poster les courriers d’avertissement aux pirates. Il évoque « l’intelligence (et opportuniste) résistance de l’opérateur Free ».
Selon Lui, « le gouvernement n’hésite (…) pas à édicter une loi qui fait mourir de rire les principaux intéressés, les +pirates+, simplement pour faire plaisir à une clientèle +has been+ de chanteurs désormais bienvenus à l’Elysée ».

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Envie de changer de fournisseur d’accès à Internet ? Ce n’est pas 60 millions de consommateurs qui vous le déconseillera, bien au contraire. Dans son édition du mois d’octobre (numéro 453), le magazine publie un dossier de douze pages sur ce thème.

Pourquoi changer ? D’abord parce que le paysage du haut débit a beaucoup évolué, avance le mensuel. Les opérateurs les plus récents, comme Bouygues Telecom et Darty, ont des atouts à faire valoir par rapport à leurs aînés, moins agressifs commercialement.

Dossier spécial FAI dans le numéro d\'octobre de 60 millions de consommateurs

Dossier spécial FAI dans le numéro d’octobre de 60 millions de consommateurs

Ces deux là arrivent en tête de l’enquête de satisfaction menée cet été par le magazine auprès de 700 internautes, avec respectivement des notes de 16 et 15,5 sur 20. Les trois leaders du marché, Orange, SFR et Free occupent les dernières places de ce classement avec des notes oscillant entre 13 et 13,5.

Bouygues Telecom se distingue particulièrement pour la qualité de sa connexion Internet (coupure, lenteur…). Et il ne coûte pas plus cher sur les autres, bien au contraire.

La fidélité n’est pas récompensée

Le magazine a passé au crible les tarifs des opérateurs en incluant les frais de location de la box, d’activation et de résiliation, ainsi que le coût de la hotline (sur la base de 40 minutes d’appel en deux ans). La facture d’un abonné à Bouygues Telecom se monte ainsi à 757 euros sur deux ans. C’est à peine plus que Free (744 euros), l’un des FAI les plus économiques du marché. Mais l’écart se creuse si l’on exclut les frais de hotline et si l’on prend en compte des services comme l’enregistreur numérique (5 euros/mois chez Bouygues), ce que 60 millions de consommateurs n’a pas fait. Free devient alors imbattable.

Le mensuel avance un autre motif de faire jouer la concurrence : les clients les plus fidèles sont souvent les moins bien récompensés. Exemple avec Orange : l’opérateur a baissé ses tarifs et ajouté des appels illimités vers certains pays étrangers. Mais les anciens clients n’en bénéficient pas automatiquement et continuent à payer le prix fort.

Une nouvelle box arrive sur le marché ? Les nouveaux abonnés sont les premiers à en bénéficier. Les autres devront patienter quand il ne leur faut pas débourser des frais supplémentaires pour en profiter. Bref, pour 60 millions de consommateurs, c’est le moment de changer de FAI. Et en cas de problème lors de la résiliation avec votre ancien prestataire, pas de panique, le magazine indique dans son dossier la marche à suivre pour régler les principaux litiges.

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L’HADOPI n’en finit pas d’alimenter la toile. Même si le Conseil d’Etat ne rendra sa décision sur le recours de FDN que le 15 septembre, les premiers sites commencent à proposer gratuitement une aide pour se défendre.

C’est le site E-litige qui vient de publier
3 lettres types. Elles permettent tout au long de la procédure de l’HADOPI (observation, audition, tribunal) de contester et de se défendre. En effet, ces courriers rédigés avec l’aide de Maitre Audrey Duchesne permettent de contester de nombreux points sensibles de l’HADOPI (adresse IP comme preuve etc.)

Dans les semaines à venir de nombreux sites devraient proposer le même genre de services (gratuits ou non), comme sos-hadopi dès lundi.

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E-litige.com

Fondation: Nov. 2007

Association E-litige.com
1 impasse Hercule
57330 HETTANGE-GRANDE

Association de défense des consommateurs sur Internet.

HADOPI : les recours des internautes

Hadopi est l’autorité administrative chargée de lutter contre le téléchargement illégal par le biais du peer to peer en menaçant les internautes de couper leur accès internet. Cette autorité vient de lancer sa première campagne d’information et s’apprête à lancer les premiers courriels d’avertissement.

Au regard des problèmes soulevés par ce dispositif pour les droits des internautes, nous avons décidé de mettre gratuitement à disposition des internautes les premiers éléments d’argumentation et modèles de courriers. Ces éléments ont été préparés avec l’aide de Maître Audrey Duchesne qui nous avait déjà apporté son soutien lors de la mise en place du module de saisine simplifiée.

I – Un système dit gradué

De part la loi Internet et Création, l’Etat confie à une autorité indépendante, la Haut Autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur internet (HADOPI), notamment la mission de mettre fin au téléchargement illicite d’œuvres protégées par le droit d’auteur (chansons, films, séries…) sous le prétexte de défaut de sécurisation de son accès Internet.

Pour ce faire, une nouvelle infraction de négligence caractérisée a été instauré pour sanctionner ce défaut de sécurisation (article R 335-5 du code de la propriété intellectuelle).

Ce dispositif de riposte gradué est appliqué selon les modalités suivantes :

des agents assermentés des organismes de défense des sociétés de l’industrie musicale et cinématographique ou des sociétés de perception et de répartition des droits saisissent l’HADOPI en lui transmettant les adresses IP associées au téléchargement de fichiers illégalement échangés,

Ainsi saisie, l’HADOPI se tourne vers les fournisseurs d’accès pour obtenir les coordonnées du titulaire de l’abonnement auquel l’adresse IP relevée lors d’un téléchargement est rattachée,

la HADOPI transmet un premier message d’avertissement par courrier électronique,

En cas de nouvelle saisine de l’HADOPI dans les 6 mois, celle-ci envoie un second message électronique d’avertissement assorti d’une Lettre Recommandée avec Accusé de Réception,

En cas de nouvelle contestation d’un téléchargement illicite dans l’année suivant l’envoi de la Lettre Recommandée avec Accusé de Réception, l’HADOPI transmettra une nouvelle lettre recommandée avec accusé de réception notifiant que les faits sont susceptibles de poursuites, la Hadopi décidant de transmettre ou non le dossier au parquet,

Le parquet est juge de l’opportunité des poursuites et un magistrat pourra éventuellement rendre une ordonnance pénale condamnant l’internaute d’une amende allant jusqu’à 1500 € et de la suspension de son accès Internet jusqu’à un mois.

Depliant-Hadopi

Mais tout au long de la procédure et même après la notification de l’ordonnance pénale, l’internaute mis en cause dispose de recours pour apporter des observations aux notifications de l’Hadopi et contester l’ordonnance pénale qui pourrait être rendue à son encontre (voir III ci-après).

II – De nombreuses failles juridiques

Il faut dire que le parcours de la riposte gradué est semé d’embuches avec des débats houleux au parlement, un coup de frein du conseil constitutionnel qui engendrera un texte de loi complémentaire, un recours devant le conseil d’Etat contre un décret d’application…

Nous nous intéresserons plus particulièrement aux failles juridiques qui peuvent notamment servir directement au cours des recours offerts aux internautes tout au long du dispositif de riposte gradué.

1 – La première de ces failles est l’élément sur lequel est basé le constat d’un téléchargement illégal, l’adresse ip.

En effet, une adresse ip n’est pas un système d’identification fiable pour différentes raisons :

Tout d’abord, il est possible de créer des fausses adresses IP sur Internet.

Ainsi, trois chercheurs américains de l’université de Washington ont pu intégrer dans les réseaux peer to peer de fausses ip qui, repérées par les ayants droits comme téléchargeant des fichiers de manière illicite, renvoyaient en réalité à des imprimantes (voir l’étude).

Et le risque de multiplication de fausses ips et à la clé le risque d’incriminer des innocents est d’autant plus grand que les grands réseaux de téléchargements ont annoncé vouloir multiplier les adresses IP fictives avec le développement de solutions comme seedfuck ou ipfuck.

Certains pourraient même aller plus loin en masquant leur propre ip par l’ip d’un tiers comme l’a expliqué un CERT (organismes officiels chargés d’assurer des services de prévention des risques et d’assistance aux traitements d’incidents) il y a déjà plus d’une décennie (lire l’alerte).

Enfin, ce n’est pas parce qu’un accès est sécurisé que son titulaire est à l’abri d’une utilisation frauduleuse de son accès Internet.

Ainsi, le secrétaire général de l’Hadopi dans une interview accordée au journal l’expansion cite parmi les moyens de sécurisation de son accès Internet la clé WEP qui est un des moyens de protection des accès WIFI des box Internet avec les clés WPA. De même, le ministre de la culture dans une réponse à une question officielle d’un député indique que « les boîtiers de connexion qui permettent de relier le poste de l’utilisateur à Internet, par fil ou sans fil (Wi-Fi), peuvent être sécurisés au moyen de clés et de protocoles cryptographiques (clés WEP et WPA). Ces clés sont l’équivalent d’un mot de passe dans un système de contrôle d’accès. Cette sécurisation peut être complétée par une restriction d’accès aux seuls périphériques préalablement déclarés par l’utilisateur (filtrage MAC). »

Or la clé WEP est aujourd’hui facilement piratée à l’aide de tutoriels ou d’appareils électroniques et cela même depuis son téléphone portable. Cette possibilité de pirater simplement la connexion sans fil d’un tiers à partir d’un tutoriel largement répandu a été attesté par un constat d’huissiers commandé par l’UFC Que Choisir.

Au surplus des chercheurs découvert que le niveau de sécurisation le plus élevé pour les accès wifi, la clé WPA2, connaît aussi des failles, démontrant si nécessaire qu’aucun moyen de sécurisation n’est inattaquable. Dès lors, le problème persisterait même si l’Hadopi venait à labelliser certains logiciels de sécurisation.

Deux affaires judiciaires permettent de constater que les autorités judicaires ont d’ores et déjà intégré la faiblesse de cet outil d’identification. Dans une première affaire, un internaute poursuivi pour diffamation sur la base de son IP a été relaxé au bénéficie du doute, son avocat ayant argumenté que sa livebox aurait pu être facilement piratée (voir l’article du télégramme). Dans une seconde affaire révélée par la nouvelle république, un internaute s’est retrouvé en garde à vue à cause de son adresse ip suite à l’inscription des coordonnées d’une femme sur des sites coquins. Heureusement, il était client de la société de la plaignante ce qui poussera les services de police a creusé l’enquête pour découvrir que son adresse ip avait été usurpée par un ancien salarié.

Il est dès lors très clair que le simple constat réalisé par les ayants-droits d’une adresse ip sur un réseau peer to peer ne prouve en rien qu’un téléchargement illégal a effectivement été effectué à partir de l’abonnement Internet auquel renvoie l’adresse ip en cause.

2 – Au-delà du problème de l’identification se pose également le problème de la charge de la preuve.

Les rédacteurs de la loi Internet et Création ont voulu créer une présomption de culpabilité en renversant la charge de la preuve, l’accusation devant démontrer la culpabilité de la personne poursuivie. Ils souhaitaient ainsi qu’il revienne à l’internaute de démontrer l’absence de téléchargement illégal et qu’il avait bien sécurisé son accès Internet avec pour finalité la volonté d’imposer aux internautes l’installation de mouchards et de solutions de filtrage.

Mais, de part sa rédaction, le décret n° 2010-695 du 25 juin 2010 instituant une contravention de négligence caractérisée protégeant la propriété littéraire et artistique sur internet, vient contrecarrer ce souhait et impose au parquet de démontrer l’existence d’une négligence caractérisée.

Or cette preuve ne peut être apportée que par la réalisation d’une enquête et donc une procédure aussi lourde que celle qui a amené à limiter les procédures pour contrefaçon à l’encontre des personnes téléchargeant sur les réseaux peer to peer.

Le ministère de la justice a d’ailleurs bien saisi la problématique en donnant pour instruction aux parquets d’éviter la réalisation d’une seconde enquête et de se contenter en substance du repérage effectué par les ayants droits (voir la circulaire).

Néanmoins, le constat d’une adresse ip sur un réseau peer to peer ne permettant de caractériser à lui seul l’infraction de négligence caractérisée, le procureur de la république ne pourra faire l’économie d’une enquête complémentaire s’il ne veut pas que l’internaute prévenu soit au final relaxé sur la base d’un manque de preuve et du bénéfice du doute.

Il y a des lors fort à parier qu’en raison de toutes ces difficultés seuls quelques internautes se retrouvent devant le juge pour l’exemple afin d’appuyer la campagne de « dissuasion » voulue par les partisans de l’Hadopi.

Et ce d’autant plus que si chaque internaute mis en cause utilise les voies de recours qui lui sont offertes, les tribunaux, déjà très largement encombrés, seront totalement bloqués.

III – Les recours offerts aux consommateurs

Dans le cadre du dispositif visant à sanctionner le téléchargement illégal, l’internaute dont l’adresse ip a été repérée par les ayants-droits peut se défendre tout au long du processus visant à le sanctionner.

Tout d’abord, à la suite des e-mails ou de la lettre recommandée avec accusée de réception reçus de l’Hadopi , l’internaute a la possibilité de faire parvenir des observations à cette autorité.

Modèle de courrier de transmission d’observations

Il peut également demandé à être auditionné pour faire valoir les arguments développés dans le cadre de cet article et dans le courrier transmis à l’Hadopi.

Modèle de courrier de transmission d’observations et de demande d’audition

Ces modèles ainsi mis à disposition des internautes évolueront dans le temps pour notamment tenir compte du contenu des courriers qui seront transmis par l’Hadopi et des futurs moyens de sécurisation validés par cette même autorité.

Même si il apparaît très clairement que l’on sera très loin de l’usine à couper Internet que souhaitaient les initiateurs de la loi Création et Internet, il est probable que l’exécutif décide de faire quelques exemples et que quelques ordonnances pénales soient rendues à l’encontre d’internautes.

Comme toute ordonnance pénale, la personne condamnée peut former opposition à l’exécution de l’ordonnance dans le délai de 30 jours à compter de sa notification par lettre recommandée avec accusé de réception.

Modèle de courrier d’opposition

Dans le cas où des internautes devraient se défendre devant le tribunal, nous ne manquerons pas d’être à leur côté.

IV – Le coup de gueule d’E-litige.com

Au-delà de l’opportunité du dispositif de riposte gradué et des sanctions liées qui peuvent laisser perplexe (voir l’étude de l’UFC Que Choisir sur les conséquences du téléchargement), nous sommes consternés par l’approche judiciaire qui découle de l’entêtement des partisans de ce dispositif.

Il y a tout d’abord très clairement une volonté de nier les droits de la défense en développant une justice expéditive :

instauration d’une ordonnance pénale (ndlr et donc une condamnation sans débat contradictoire),

une circulaire donnant pour instruction au parquet de ne pas demander d’enquête alors qu’il revient à ce dernier de démontrer la négligence caractérisée et que dans le même temps il est parfaitement reconnu que l’adresse ip n’est pas fiable.

Ensuite, mettre autant de moyens sur des infractions aussi mineures avec le risque de gripper encore un peu plus la machine judiciaire alors même qu’aucun préjudice n’est formellement démontré est une hérésie.

Pendant ce temps, dans le dossier de la liquidation judiciaire de la CAMIF Particuliers qui n’est qu’un exemple parmi tant d’autres, des consommateurs, dont certains ont perdus des milliers d’euros, attendent toujours les résultats de l’enquête préliminaire menée sous le contrôle du parquet de Niort depuis deux ans maintenant.

C’est pour ces raisons et le caractère bancal du dispositif de riposte gradué mentionné ci-avant que nous mettons gratuitement à disposition des internautes les premiers outils de défense ; outils qui, comme déjà précisés ci-avant, seront mis à jour au fur et à mesure des informations qui apparaîtront sur la mise en œuvre effective de la riposte graduée.

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