Lors d’une conférence organisée par le LCGB mercredi soir à Niederanven, le ministre de la Santé et de la Sécurité sociale, Mars Di Bartolomeo a expliqué à une foule venue très nombreuse, la future réforme des pensions qui va toucher le Luxembourg.

Mais pourquoi faire une réforme des pensions alors que le système se porte bien ?

Pour le ministre, le système de pension luxembourgeois est le « plus généreux du monde », avec des montant souvent deux fois plus élevés que dans d’autres pays européens, comme la Suède par exemple. En plus de cela, la caisse de retraite à de quoi voir venir, puisqu’elle a des réserves de quelques 11 milliards d’euros.

Cette situation est essentiellement due au fait que le nombre de travailleurs a explosé depuis les années 80 et que le nombre de retraités augmente moins vite. Il y a donc plus de cotisants et un nombre moins croissant de retraités, ce qui explique les fortes réserves.

Or, les actifs d’aujourd’hui, seront les retraités de demain. Si aujourd’hui, il y a 400.000 salariés et 150.000 retraités, pour assurer les retraites de demain il faudrait 1 million de travailleurs !

C’est pourquoi, le gouvernement veut mettre en place une réforme progressive, sans pour autant augmenter l’âge de la pension ni changer le système de cotisation.

En quoi consiste la réforme ?

Tout d’abord, le ministre précise que cette reforme des pensions sera progressive et s’étalera sur 40 ans pour prendre en compte l’allongement de la durée de vie. Les pensionnés auront ainsi le choix de prendre leur retraite aux mêmes conditions qu’aujourd’hui, mais devront progressivement travailler plus pour gagner la même retraite. Cela permettra de compenser le nombre d’années supplémentaires où la pension est payée (en 50 ans, la durée de vie s’est allongée de 11 ans).

Exemple, si un salarié commence à travailler en 2013 et prend sa pension en 2050, pour obtenir sa pension, il travaillera trois ans de plus. S’il ne le fait pas, il n’aura que 90% de sa pension.

Concernant les cotisations, les employés, les employeurs et l’Etat payent actuellement 8%, mais cela pourrait atteindre 10% en fonction de l’état des réserves du fonds de pension. Cela dit, pour le ministre, « il y aura effectivement une hausse des cotisations, mais à l’heure actuelle, il n’y en a pas besoin ».

Enfin, le ministre a aussi abordé la question de la pénibilité du travail et il est clair pour lui que « ceux qui ont eu à faire un travail physique dans leur carrière professionnelle, seront considérés différemment que ceux qui ont travaillé dans un bureau ». Cela signifie que dans les prochaines années, les différentes charges sociales seront prises en compte, tout comme l’allongement de la durée de vie.

Exemple de calcul de pension (les chiffres sont arrondis) :

Si votre dernier salaire était de 2.500 euros :

Votre pension actuelle serait de 2.325 euros
En 2022, elle serait de 2.289 euros (-36 euros)
en 2032, elle serait de 2.226 euros (-99 euros)
en 2042, elle serait de 2.148 euros (-177 euros)
et en 2052, elle serait de 2.053 euros (-272 euros)

Si votre dernier salaire était de 3.500 euros :

Votre pension actuelle serait de 3.086 euros
En 2022, elle serait de 3.030 euros (-55 euros)
en 2032, elle serait de 2.938 euros (-148 euros)
en 2042, elle serait de 2.824 euros (-262 euros)
et en 2052, elle serait de 2.687 euros (-399 euros)

 

Source: http://www.lesfrontaliers.lu/edito/societe/7672/quelle-retraite-vais-je-toucher-avec-la-reforme-

Les commentaires sont désactivés.