On en parle maintenant depuis des années, mais la fin est proche désormais : le nombre d’adresses IPv4 disponibles est en chute libre, et il n’y en aurait assez pour subvenir aux besoins d’Internet que pour quelques mois. Ça, ce sont les estimations, dans la pratique, certains travaux seront faits pour prolonger autant que possible l’infrastructure existante, mais nous savons que rien ne peut remplacer la migration vers IPv6. Certains sites à grosse fréquentation ont décidé de faire un geste dans ce sens.

ipv6

L’initiative est intitulée « IPv6 Jump Day » et est soutenue par l’Internet Society. On retrouve ainsi de grands noms pour soutenir l’opération : Yahoo!, Google, Facebook ou encore Akamai. Le but de ce Jump Day ? Faire un immense test de connectivité IPv6 sur la journée du 8 juin. Durant toute la durée du test, les sites participant à l’opération émettront leurs données en IPv6 de bout en bout, soit du serveur initial jusqu’à l’utilisateur final.

Cela peut paraitre simple au premier abord, mais ça ne l’est pas. D’ailleurs, si le trafic IPv6 était si simple à mettre en place, nous en serions tous déjà les utilisateurs. En fait, c’est la première fois qu’un test d’une aussi grande échelle va être mis en place. Tous les acteurs de la chaine, de la firme ayant choisi de diffuser en IPv6 jusqu’aux fournisseurs d’accès, pourront mesurer l’efficacité du test en pouvant notamment braquer les projecteurs sur les zones d’ombre et plus globalement tout ce qui coince.

On lira sur le site officiel de l’Internet Society : « Le 8 Juin 2011, Google, Facebook , Yahoo!, Akamai et Limelight Networks feront partie des principales organisations qui offriront leur contenu sur IPv6 pour un test de 24 heures. L’objectif de cette journée est de motiver les organisations de toute l’industrie, les fournisseurs de services Internet, les fabricants de matériel, les fournisseurs de systèmes d’exploitation et les entreprises du web, à préparer leurs services pour IPv6 afin d’assurer une transition réussie, alors que les adresses IPv4 s’épuisent. »

Pourquoi un tel projet ? Parce que la situation presse. Le but de l’Internet Society serait de faire en sorte que tout le monde soit prêt pour un passage à IPv6 à partir du 31 mai. Or, dans la pratique, il y a bien peu de chances que ce soit le cas. Actuellement, seuls 0,2 % des utilisateurs en effet seraient équipés d’une connexion IPv6 « native », et le terme de « minorité » est parfaitement adapté. Ce chiffre ne pourrait en aucun cas être de 100 %.

Le passage à IPv6 va en effet laisser une certaine proportion des utilisateurs sur le carreau. Le problème réside majoritairement dans les vieux équipements : non seulement les anciens systèmes d’exploitation ne le gèrent pas, ou à travers une mise à jour pas forcément installée, mais les vieilles infrastructures (serveurs, routeurs, etc.) ne sont pas forcément compatibles elles non plus.

Google, sur son blog officiel, indique que ce test ne devrait pas impacter 99,95 % des utilisateurs. Les rares cas de problèmes qui se présenteraient viendraient d’équipements mal réglés. La firme ajoute d’ailleurs qu’elle va travailler avec les parties concernées pour réduire autant que possible l’impact final. Et le mot de la fin de ce billet résume bien la situation : « Changer le langage parlé par chaque appareil sur Internet est une tâche immense, mais il est essentiel pour s’assurer un internet ouvert et robuste pour les décennies à venir. »

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