Comme nous l’annoncions dans l’article du 14 décembre dernier, le projet de contournement d’Audun-le-Tiche a du plomb dans l’aile. 20 ans qu’on en parle et depuis, entre les collectivités territoriales et l’Etat, on se renvoie gentiment la balle. Une situation qui devient de plus en plus difficile à avaler pour les maires du Pays-Haut Val d’Alzette qui n’en peuvent plus d’assister à la saturation quasi-constante de leurs communes.
En octobre dernier, la communauté de communes, face à ce manque de considération, a décidé de passer à la vitesse supérieure en adoptant une motion visant à un bloquer la frontière en cas d’attentisme prolongé des pouvoirs publics. Suite à cette menace, des réunions ont eu lieu avec M. Masseret (président du Conseil Régional de la Lorraine) et M. Leroy (président du Conseil Général de la Moselle) mais malheureusement avec aucune décision concrète sur l’évolution du projet .
Alors l’association des maires a mis sa menace à exécution. Jeudi, entre 5 et 12 H , les communes d’Audun-le-Tiche, d’Aumetz, d’Ottange, de Boulange, de Rédange, de Russange, de Villerupt et de Thil protesteront en bloquant toutes les routes menant au Luxembourg. Une décision lourde de conséquences pour les frontaliers qui verront leur quotidien un peu plus perturbé. Pourtant, pour le maire d’Audun-le-Tiche, M. Lucien Piovano, cette action de protestation profitera à tout le monde « nous sommes arrivés au bout. Il fallait un avertissement fort. Pour les frontaliers bloqués systématiquement dans les bouchons comme pour les habitants de chaque commune, on ne peut plus se satisfaire de la situation actuelle. Il faut que les choses changent. Cette action devrait sensibiliser les pouvoirs publics. ».
Il faut dire que ces communes et villages du Pays-Haut Val d’Alzette ont de quoi se faire du souci : « chaque jour, ce sont 25 000 véhicules qui traversent Audun-le-Tiche. Des files discontinues de voitures cohabitent avec la population. Dans le même temps les frontaliers subissent des ralentissements journaliers inévitables. Ce n’est plus possible. En plus, avec l’avènement du projet Esch-Belval, la fréquentation de nos routes va considérablement augmenter. Ca va devenir de pire en pire. Le contournement est donc vital. »
On l’aura compris, cette manifestation de mécontentement arrive à un moment où les maires du secteur se sentent désarmés face à tant d’immobilisme. Avant de savoir s’il y aura des suites à ce mouvement, il faudra attendre le résultat des rencontres prévues prochainement avec le préfet de région et le ministère des transports.
En tout cas, pour l’instant, une chose est sûre, la journée de jeudi risque d’être délicate pour tous les employés qui ont l’habitude de passer dans le secteur pour se rendre au Grand-Duché. Les solutions de remplacement sont plutôt limitées avec un passage presque obligé par l’A31.