

Enquête France Télécom : « Un choc pour la direction »
Publié par Joris dans Les FAI, Liens divers, NewsStratégie – Plus de 80 000 salariés sur 102 000 ont répondu au questionnaire sur leurs conditions de travail. Le résultat est sans appel pour le management de l’opérateur.
En pleine crise sociale provoquée par la vague de suicides qui frappe le groupe depuis plus d’un an, France Télécom a tenu consulter ses salariés sur leurs conditions de travail à travers un long et détaillé questionnaire (160 questions).
Plus de 80% des 102 000 salariés de l’opérateur y ont répondu. Et les résultats sont sans appel. Présentés ce lundi à la direction par le cabinet Technologia qui a mené l’enquête, ils montrent une nouvelle fois le fossé qui sépare les salariés de la direction.
L’étude confirme d’abord ce que l’on savait déjà : « l’ambiance de travail est tendue, voire violente » et les salariés ont « une grande défaillance du management ». Surtout, « la fierté d’appartenance au groupe France Télécom est perdue », selon les consultants de Technologia cités par Les Echos.. Seulement 39 % des salariés se disent fiers de leur entreprise contre 95 % il y a cinq ans.
Fragilisation
« Le résultat à cette question a été un véritable choc pour la direction », explique un participant. Par ailleurs, « le ressenti général est très dégradé, notamment en ce qui concerne les conditions de travail notamment pour les métiers de la vente et des interventions chez les clients, la santé, le stress… « , ajoute Technologia.
Conséquence, les salariés subissent « une fragilisation de la santé physique et mentale » et « un fort sentiment d’insatisfaction » ainsi que « des problèmes de reconnaissance au travail face à la pression managériale ».
Un deuxième rapport, basé sur l’analyse de différents rapports d’expertises, a mis en évidence des « dysfonctionnements » et des « lacunes » en matière de management, dans le pilotage des changements dans l’entreprise.
Réagissant aux résultats de cette enquête, Xavier Darcos, ministre du Travail affirme que « c’est une surprise tout de même mais ça va dans le sens de ce que nous pensons et craignions, et cela montre la nécessité qui a été la nôtre d’intervenir dans ce dossier ».
« Clairement, notre intuition était juste, on m’a reproché d’intervenir de manière un peu ferme dans ce dossier et que le ministère du Travail soit souvent un peu impératif, mais ce n’est pas avec cet exemple, qu’on me fera changer d’attitude », a-t-il dit.
« Le plan qui est actuellement mis en place fonctionne, le gel de la mobilité professionnelle fonctionne, les éléments de discussion et de débats dans l’entreprise ont l’air d’avancer assez vite, l’encadrement et le management a complètement changé, donc nous allons voir comment les choses se présentent », a-t-il ajouté.
« J’ai vu récemment Stéphane Richard (l’actuel numéro 2 de France Télécom) à ce sujet et j’en parlerai avec les représentants de France Télécom la semaine prochaine », a-t-il annoncé.
Rappelons que le groupe a décidé de suspendre intégralement les restructurations jusqu’à la fin de l’année. Quant à Stéphane Richard, qui devrait remplacer Didier Lombard en 2011, il a déjà pris ses distances avec les méthodes de management du groupe.
« Organiser le brassage méthodique des individus n’a pas de sens. Et imposer un changement de région à sa famille tous les trois ans est lourd, même si certains salariés s’en accommodent. Cela représente des coûts considérables pour un intérêt difficile à percevoir », a-t-il expliqué.