

La France complète son dispositif contre la grippe A(H1N1)
Publié par Joris dans Liens divers, Pandémie grippaleLe gouvernement affine son dispositif pour faire face à l’automne à une possible pandémie de grippe A(H1N1), déjà liée, le plus souvent indirectement, au décès de dix personnes en France.
La ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, a assuré que la circulation du virus restait modérée en métropole mais qu’elle progressait dans l’hémisphère Sud actuellement en hiver austral, et donc dans certains Dom-Tom français.
Elle a dévoilé lundi un plan de communication gouvernemental et annoncé qu’elle partirait jeudi avec Marie-Luce Penchard, secrétaire d’Etat chargée de l’Outre-mer, à La Réunion, où le virus se développe, avec 7.800 cas enregistrés à ce jour.
« Je pars à La Réunion pour évaluer le système de soins mis en place pour faire face à l’augmentation du nombre de ces cas », a-t-elle expliqué lors d’une conférence de presse.
Une femme de 56 ans porteuse de la grippe A est décédée dimanche dans le département des Landes, a annoncé de son côté l’Institut de veille sanitaire (InVS). Il s’agit du second « cas indirect » signalé en métropole après la mort à la mi-juillet d’une adolescente à Brest (Finistère).
Dans les Dom-Tom, trois décès en Polynésie française et trois autres en Nouvelle-Calédonie sont liés « indirectement » à l’épidémie qui sévit à l’échelle de la planète, a souligné Didier Houssin, directeur général de la Santé.
Il n’a pu se prononcer en revanche pour deux nouveaux décès enregistrés en Nouvelle-Calédonie, où la Direction des affaires sanitaires et sociales assure que les victimes ne souffraient pas d’autres pathologies.
DU « GRIS » AU « NOIR »
« D’une manière générale, les cas répertoriés dans le monde aujourd’hui que l’on peut attribuer à un effet direct du virus sont rares », a souligné Didier Houssin.
Les autorités françaises estiment que la situation dans les Dom-Tom pourrait préfigurer celle qui attend la métropole à l’automne, où plusieurs scénarios ont été envisagés, du « gris » au « noir. »
Marie-Luce Penchard a toutefois estimé qu’il ne fallait pas dramatiser la situation dans les Dom-Tom. « Nous avons eu des exemples similaires avec le phénomène du chikungunya ou de la dengue. Pour autant, la situation a pu être suivie et maîtrisée », a-t-elle dit sur France Info.
En métropole, les autorités sanitaires ont renoncé à répertorier les cas de grippe A au « cas par cas » et se basent désormais sur une mesure « populationnelle », c’est-à-dire une estimation, a souligné Roselyne Bachelot.
Selon ce nouveau mode de calcul, 3.000 personnes ont été ainsi infectées par le virus la semaine dernière en métropole, a-t-elle dit, précisant que ce chiffre ne pouvait pas être comparé avec les bilans précédents de l’InVS. Le dernier, en date du 18 août, faisait état de 783 cas confirmés.
ÉTERNUER DANS SA MANCHE
Le plan de communication dévoilé par la ministre repose sur la diffusion de spots TV, radio et internet du 25 août au 25 septembre.
Ils rappelleront les modes de transmission, mais aussi les « gestes barrière » à adopter en cas d’éternuement ou de toux. Les spots préconisent notamment d’éternuer et de tousser dans la manche, en cas d’absence de mouchoir.
Christine Kelly, membre du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), a précisé que le spot TV serait diffusé sur les chaînes publiques, mais aussi sur TF1, Canal+, M6 et les chaînes de la TNT. Il sera diffusé quatre fois par jour « à des heures de grande écoute ».
Nadine Morano, secrétaire d’Etat chargée de la famille et de la solidarité, a annoncé pour sa part que la fermeture d’une crèche serait « l’exception et non la règle ».
L’objectif du gouvernement est d’éviter dans la mesure du possible aux parents de prendre des congés pour garder des enfants non malades.
Dans l’Education nationale, où la rentrée aura bien lieu le 2 septembre, des classes seront fermées quand surviendront trois cas au moins de syndromes grippaux en moins d’une semaine dans une même classe.
Mais aucun seuil n’a été défini pour une fermeture générale des établissements, a indiqué le ministre de l’Education, Luc Chatel.
Pour les crèches, la réponse « devra être adaptée à la situation sanitaire et graduée », a déclaré Nadine Morano au Parisien, publié lundi. Les directeurs de crèches alerteront les autorités en cas de « cas groupés », soit au moins trois enfants malades en une semaine.