Des milliers d’indignés » se sont mobilisés samedi à travers le monde à l’appel du mouvement Occupy Wall Street pour dénoncer l’impunité dont bénéficient à leurs yeux banques et monde politique face aux sacrifices consentis par les populations pour cause d’austérité.

Inspirés par les révolutions arabes et les « indignados » précurseurs de Madrid, les premiers manifestants ont défilé en Nouvelle-Zélande et dans quelques régions d’Asie, suivis par les Européens, avant de laisser la place aux New-Yorkais.

Selon le réseau 15october.net, qui recense les appels à manifester, des rassemblements étaient prévus dans 951 villes à travers 82 pays.

La plupart des rassemblements sont restés relativement limités, à l’exception notable de Rome où un cortège de dizaines de milliers de manifestants s’est étiré sur plusieurs kilomètres.

La manifestation a basculé dans la violence quand plusieurs centaines d’émeutiers ont affronté les forces de l’ordre dans le centre de la capitale.

Environ 40.000 personnes se sont également mobilisées au Portugal, une moitié à Lisbonne, l’autre à Porto, deux jours après l’annonce par le gouvernement de centre droit de nouvelles mesures d’austérité.

MOBILISATION LIMITÉE EN FRANCE

En France, où se tenait parallèlement la réunion des ministres des Finances du G20, au pays de Stéphane Hessel, auteur d' »Indignez-vous », qui a donné son nom au mouvement à travers le monde, la mobilisation est restée limitée.

Ceux qui se surnomment « les 99% » et ne tolèrent plus la « cupidité » des 1% les plus favorisés se sont néanmoins fait entendre à Paris, où ils étaient un millier devant l’Hôtel de ville, et dans une trentaine de villes de province.

En Espagne, des rassemblements nocturnes étaient prévus dans une soixantaine de villes. La foule s’est massée à la nuit tombée sur la Puerta del Sol, à Madrid, où les « indignados » avaient entamé leur mouvement en mai dernier, et des milliers de personnes se sont aussi rassemblées à Barcelone.

En Grèce, 4.000 manifestants se sont à nouveau donné rendez-vous sur la place Syntagma, point central des manifestations qui se succèdent depuis des mois contre la cure d’austérité sans précédent que connaît le pays.

« Ils ont ruiné notre monde, tout ce que le peuple a conquis », a déclaré une enseignante de 56 ans, Maria Kolozi.

En Allemagne, les défilés ont rassemblé des milliers de contestataires à Berlin, Hambourg, Leipzig, et devant le siège de la Banque centrale européenne à Francfort. Des manifestants se sont également groupés sur Paradeplatz, la grande place de Zurich, capitale financière de la Suisse.

A Londres, quelque 2.000 personnes se sont réunies devant la cathédrale St Paul, dans la City.

Joe Dawson, un ancien développeur de produits à la banque Barclays âgé de 31 ans, était accompagné de ses deux enfants de 10 et 8 ans pour leur montrer que « le peuple a une voix ».

« Je ne suis plus passif désormais, et je ne veux pas qu’ils le soient. J’ai quatre emplois à temps partiel. Je prends n’importe quoi », a-t-il expliqué.

Le fondateur du site WikiLeaks, Julian Assange, s’est adressé à la foule. « J’espère que ce mouvement aboutira au même processus que ce que nous avons vu à New York, au Caire et en Tunisie », a-t-il dit.

LIQUIDÉS

A New York, 5.000 personnes ont défilé en direction de Times Square, où des indignés campent depuis le 17 septembre. « On a été liquidés, les banques ont été secourues ! », ont-ils scandé.

La police a annoncé l’arrestation de 69 personnes, dont 42 ont été interpellées pour avoir bloqué un trottoir. Certains ont fait valoir le manque de place entre le cordon de policiers anti-émeutes qui se dressait face à eux et les autres manifestants qui se pressaient derrière.

Cinq mille personnes ont également défilé dans les rues de Los Angeles avant un rassemblement devant l’Hôtel de Ville.

Le mot d’ordre Occupy Wall Street a été lancé cet été sur internet par les activistes du collectif Adbusters (littéralement les Casseurs de pub), un groupe créé à Vancouver qui combat le capitalisme et détourne les codes de la société de consommation.

« Nous étions inspirés par ce qui s’est produit en Tunisie et en Egypte. Nous avions le sentiment que l’Amérique était mûre pour vivre son propre Tahrir », explique Kalle Lasn, co-fondateur du groupe, évoquant la place du Caire devenue l’hiver dernier l’épicentre de la contestation contre le régime d’Hosni Moubarak.

A Melbourne, où était donné le coup d’envoi de cette journée de mobilisation mondiale, un millier de personnes se sont réunies sur une place du centre-ville.

Quelque 2.000 manifestants, des représentants de la communauté aborigène, des syndicalistes et des militants communistes, se sont également rassemblés à Sydney.

Les manifestations sont restées limitées à quelques centaines de personnes en Asie, de Tokyo à Manille, Taipeh ou Hong Kong.

:Source:

Les commentaires sont désactivés.